À l’approche du 8 septembre, date officielle de la rentrée, les établissements scolaires ont débuté les procédures d’inscriptions des élèves.
Des files interminables se forment dès l’aube dans les grands établissements comme le Lycée Général Leclerc, le Lycée Bilingue d’Essos ou encore le Lycée d’Emana. Dans ces longues attentes, parents et élèves, dossiers sous le bras, espèrent franchir les multiples étapes d’un processus souvent plus complexe qu’il n’y paraît.
Officiellement, l’inscription dans un établissement public devrait suivre une procédure bien définie. Mais sur le terrain, la réalité est toute autre. « Si tu ne connais personne, tu peux venir pendant des jours sans que ton dossier n’avance », confie Valérie, mère d’un élève. C’est au prix d’une patience extrême et parfois d’un pot-de-vin glissé discrètement que s’inscrire à l’école publique devient possible.
Les frais exigibles dans les établissements publics devraient se limiter aux frais d’inscription. Pourtant, les parents évoquent des dépenses supplémentaires : contribution à l’APEE (Association des Parents d’Élèves et Enseignants), tenue de sport obligatoire, cahiers de liaison, et même parfois participation aux frais d’entretien ou à l’achat de matériel.
Une pression financière non négligeable, surtout pour les familles modestes. Face à l’afflux massif d’élèves, les responsables d’écoles jonglent entre quotas, manque de places et injonctions ministérielles. Dans certains collèges, la priorité est donnée aux élèves venant du même bassin pédagogique ou aux anciens de l’école.
Pour les plus jeunes, le parcours est parfois éprouvant. Ils se perdent dans les couloirs bondés, manquent de documents ou ne comprennent pas les exigences administratives. Heureusement, quelques bénévoles et enseignants se mobilisent pour les orienter. Parents, encadreurs et élèves s’accordent. Il faut alléger, clarifier et numériser les inscriptions dans le public.
En attendant, c’est à la sueur du front et parfois au rythme des pots-de-vin que se joue l’entrée à l’école. À Yaoundé, s’inscrire dans un lycée public reste, chaque année, un véritable parcours du combattant.