Elles ont souvent moins de 20 ans, mais leur attirance pour des partenaires beaucoup plus âgés intrigue. Pour elles, les sugar daddies représentent à la fois un refuge psychologique et financier. Certaines étudiantes en difficulté choisissent ce type de relation à l’écart d’âge marqué comme stratégie de survie face aux réalités de la vie, en occultant les risques pourtant bien réels que comporte cette pratique.
« Je ne vole pas, je ne fais de mal à personne. C’est un échange entre personnes consentantes », confie Martine O, étudiante. Tout comme cette dernière, elles sont de plus en plus nombreuses qui ont adopté ce style de vie. Sortir avec des hommes ayant un grand écart d’âge allant de 10 à 40 ans. « Pour moi je n’y trouve aucun problème, à partir du moment où j’en tire profit. Ne dit-on pas que l’amour n’a pas d’âge ? Par exemple, celui avec lequel je suis actuellement, il est âgé de 65 ans et moi j’en ai 25.
Il me traite très bien. Il m’a déjà aidé à réaliser beaucoup de projets. Certes il est marié, mais on ne peut pas le savoir, car il est toujours disponible », déclare Daphné E, entrepreneure. Ces relations, souvent gardées secrètes, s’établissent sur les réseaux sociaux, les lieux branchés de la ville ou encore par le bouche -à-oreille.
En échanges, de moments passés ensemble, de conversation, voire plus, les jeunes bénéficient d’enveloppes, de voyage, ou de loyers réglés. Un mode de vie qui séduit, mais qui interroge. Si d’autres quelques-unes assument pleinement ce mode de fonctionnement, d’autres le vivent comme une contrainte. « Je suis obligée de subir toutes les humiliations que me fait vivre mon « sponsor ». Car mon père n’est plus, ma mère n’a pas de revenus stables, et je suis l’ainée d’une famille de 5 ans enfants.
Certes, j’ai un travail, mais le salaire n’est pas considérable. Parfois ma mère me demande comment je fais, je lui dis tout simplement que je me bats », explique Mireille, commerçante.
A chacun ses motivations
Pour beaucoup de jeunes filles, les raisons derrière ces relations sont avant tout pratiques. L’accès difficile à l’emploi, les frais de scolarité élevés, le coût élevé de la vie, l’absence de soutien familial, poussent certaines à envisager cette voie comme une solution temporaire. Hormis ces facteurs, certaines personnes pensent qu’il y en a d’autres que l’on néglige, mais qui sont impactant.
Notamment l’absence de figure paternelle. « Moi je pense qu’il y a aussi la recherche d’une figure paternelle. Lorsqu’on n’a pas grandi avec son père, on a toujours cette manie, à rechercher l’affection d’un homme, qui plus est, un homme mature, compréhensif. Mais pour la plupart, la vraie raison c’est l’argent. Parce que, une fille de 18 ans ne peut se mettre avec un homme de plus de 35 ans, sachant que ce dernier ne peut pas l’aider financièrement.
Et aussi certaines se disent qu’elles peuvent profiter de la richesse du monsieur lorsqu’il mourra. C’est elle qui va contrôler. », explique Claudia, communicante.
Les autres branches du phénomène : sugar mummies, sugar babbies
Le phénomène ne concerne pas uniquement les hommes âgés. De plus en plus, les « sugar mummies » des femmes plus âgées, souvent aisées entrent aussi dans l’équation. Elles entretiennent de jeunes hommes appelés « sugar babies », en échange de compagnie, d’attention ou de relations plus intimes. Si ce phénomène reste moins médiatisé, il n’en est pas moins réel.
Certains jeunes hommes y voient une opportunité de vivre confortablement ou de financer leurs projets personnels. Pour Alfred, graphiste, ces hommes ont juste besoin d’une stabilité financière qu’émotionnelle. « Les jeunes gens qui sortent avec les femmes plus âgées, c’est parce qu’ils recherchent un confort financier. Ils ne veulent pas les filles de leur génération, parce qu’ils ne peuvent pas leur offrir un certain luxe.
Ces derniers considèrent donc ces femmes comme un appui financier, un soutien. Ces relations, bien que souvent jugées, révèlent des dynamiques sociales complexes mêlant besoin, pouvoir et quête de stabilité.