À l’approche de la rentrée, certains parents se tournent vers les marchés et brocantes pour s’équiper à moindre coût. Chaussures, sacs, vêtements et fournitures y trouvent preneurs. Un choix économique, mais aussi stratégique, face à la flambée des prix en boutique.
Ce lundi matin, au marché de Mvog Atangana Mballa, à quelques mètres de la route principale, un attroupement particulier attire l’attention. Des parents fouillent dans des piles de sacs à dos, chaussures, chemises blanches et pantalons. Ici, pas de vitrines ni d’étiquettes brillantes. Juste des bâches à même le sol et des vendeurs à la voix bien rodée. « Ce cartable Puma, je l’ai eu à 3 500 FCFA au lieu de 12 000 en boutique », raconte Clarisse, mère de deux élèves.
Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, les vide-greniers sont devenus une étape incontournable des préparatifs de rentrée. « Les enfants grandissent vite, pourquoi investir lourdement dans du neuf chaque année ? », lance-t-elle. Nous avons suivi plusieurs mères de famille là où les friperies scolaires fleurissent à L’approche de septembre. Chaussures noires à 2 000 FCFA, chemises à 500, sacs d’occasion lavés et presque comme neufs, tout est négociable. « Ici, on vend de la qualité, même si c’est de seconde main », affirme Georges, vendeur. Mais ce choix est aussi dicté par la réalité économique. « La boutique, c’est le rêve.
La brocante, c’est la survie. Pour nous qui avons plusieurs enfants, on va là où c’est moins cher pour pouvoir satisfaire tout le monde », explique Nadine Mballa. Pour beaucoup de parents, ces vide-greniers ne sont plus un plan B, mais une habitude assumée, parfois même revendiquée.
A l’opposé, certains continuent de privilégier les boutiques formelles, malgré les prix élevés. Pour eux, la garantie de qualité, la durabilité et l’élégance justifient l’investissement. « Je préfère payer une fois pour toutes, plutôt que de racheter des effets scolaires trois fois dans l’année. Pour mes enfants, je veux des articles solides qui tiennent au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire », explique Jules, père d’un élève de 5e.
D’autres invoquent aussi l’image ou le confort. « Quand un enfant porte des habits neufs et bien ajustés, ça joue sur sa confiance. Et à l’école, il est même respecté par les enseignants », souligne Claude Emma, père de famille. Pour ces familles, acheter en boutique est un choix réfléchi, parfois perçu comme un effort pour offrir le meilleur, même en contexte de tension financière . Entre vide-greniers et boutiques, chaque parent fait selon ses moyens et ses priorités. L’essentiel reste que les enfants soient prêts pour affronter la rentrée, bien équipés, peu importe l’étiquette.