Depuis quelques années, le Corps National des Sapeurs‑Pompiers a lancé une dynamique innovante : l’organisation de mini formations à l’intention des jeunes. Cette formation a pour but de promouvoir la culture de la sécurité civile.
Dès 12h, sur la route reliant le carrefour Mimboman au camp des sapeurs-pompiers, une couleur se distingue. Un rouge vif éclate sur des t-shirts floqués à l’arrière d’un message fort : « Jeunes Sapeurs-Pompiers ». Une centaine d’enfants, en petits groupes, quittent ainsi le camp après une journée d’apprentissage. Marie, 8 ans, marchait aux côtés de son père.
Ils conversaient comme à leur habitude, quand elle tourna la tête vers lui et dit avec assurance : « Papa, tu sais, maintenant, si tu fais un malaise, je saurai quoi faire. Je pourrai te sauver. » L’histoire de Marie est celle de nombreux enfants qui, durant leurs vacances, ont décidé de consacrer leur temps à un parcours pas comme les autres : celui des Jeunes Sapeurs-Pompiers. C’est un programme qui se déroule généralement en deux vagues : l’une en juin et la seconde en juillet.
Il s’adresse aux jeunes de 5 à 15 ans. Il a pour but de vulgariser les gestes de premiers secours et de développer la culture du risque. Étendu sur la période des vacances, ce cycle éducatif s’articule autour de modules pratiques et théoriques : secourisme, lutte contre les incendies, méthodes de défilé, école du sapeur et comportements citoyens. Au cours de ces sessions, les enfants apprennent à alerter les secours, protéger une victime, traiter une plaie, stopper une hémorragie ou un incendie, et placer une personne inconsciente en position latérale de sécurité.
Les jeunes reçoivent également une initiation à la lutte contre les incendies : manipulation d’extincteurs, extinction de débuts d’incendie domestique ou sur la voie publique, repérage des risques à la maison, évacuation en sécurité… Des exercices pratiques qui renforcent les apprentissages de manière ludique et pédagogique. « Dans chaque maison, il est important d’avoir au moins un jeune sapeur-pompier, parce qu’il pourra appliquer ce qu’il a appris ici afin de sauver des vies », affirme Anicet, formateur.
L’encadrement se déroule généralement en deux sessions pendant les vacances scolaires : l’une en juin, l’autre en juillet. Très structuré, cet entraînement vise à occuper utilement les enfants tout en développant chez eux le sens de la discipline, du civisme et de la solidarité. « Nous mettons ces enfants sous le régime militaire. On leur apprend la ponctualité et les gestes réflexes », confie Anicet, formateur.
Initiative du commandant du Corps National des Sapeurs-Pompiers, le général de brigade Mahamat Ahmed, ce dispositif pédagogique se déploie chaque année dans plusieurs villes du pays, notamment à Douala, Yaoundé, Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Bonabéri, Kousséri et Nkongsamba. À travers les jeux de rôle, les simulations et les modules collectifs, ces jeunes sapeurs en herbe intègrent des valeurs fortes : esprit d’équipe, ponctualité, respect des consignes et sens des responsabilités.
À l’image de Marie, de plus en plus d’enfants sortent de cette expérience transformés, prêts à agir, à aider… et peut-être à inspirer à la profession.