Plusieurs candidats au baccalauréat n’ont pas eu la chance de voir leurs noms sur le tableau des admis. Si certains découragés envisagent d’abandonner, d’autres choisissent de s’accrocher et de rebondir avec persévérance.
Cette année encore, les résultats du bacc sont tombés. Et pour près d’un quart des candidats, c’est la douche froide. Derrière les chiffres il y a des visages, des histoires, des jeunes en plein doute, partagés entre découragement et espoir. À Yaoundé, dans le quartier Mimboman, Fayssal Mbow âgée de 20 ans, tente de garder le sourire malgré la douleur. Pour la quatrième fois, il a échoué son examen. Une pilule difficile à avaler. « J’ai tout donné, mais ça n’a pas suffi. Je ne veux plus recommencer. Mes parents sont déçus, et moi, je me sens vide », confie-t-il. Pour lui, l’échec ressemble à une impasse.
« Je pense chercher du travail, même si je ne sais pas encore par où commencer. Au moins, je pourrai être utile à mes parents », dit-il. A quelques rues de là, Yann Mvondo, lui aussi recalé, garde malgré tout la tête haute. S’il reconnaît avoir pleuré, il refuse de baisser les bras. « C’est vrai, j’ai pleuré. Mais je me suis dit que ce n’était qu’un obstacle. Je vais recommencer. Si les autres ont réussi, pourquoi pas moi. Je suis prêt à me battre pour l’avoir l’an prochain », affirme-t-il. Pour beaucoup de jeunes, l’échec au baccalauréat est un choc. Il faut affronter les regards, la pression de la famille, les moqueries parfois cruelles. Cependant, certains sombrent dans la détresse, voire la dépression
Il arrive même que certains pensent à mettre fin à leurs jours, incapables d’accepter cet échec scolaire. « Une camarade à moi s’est suicidée juste après la sortie des résultats, car elle avait du mal à croire qu’elle avait échoué. » explique Carine Owona. Derrière chaque échec se cache une vie en reconstruction, une histoire à réécrire. Si le baccalauréat reste une étape importante, il ne devrait jamais être une sentence définitive. L’enjeu aujourd’hui, c’est d’apprendre à entendre ces jeunes, à les soutenir, et à leur rappeler qu’un avenir reste possible, même après une chute.